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#1 30-12-2006 09:45:34

droopy
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Techno + : culture free

L'Idéaliste : Avez-vous l'impression que le nombre de free parties en France a baissé depuis l'application du décret Vaillant? Comment envisagez-vous l'été 2002?

Avez-vous perçu une présence policière ou de gendarmerie plus importante dans les raves et free parties où vous vous êtes rendus?


Techno+ : Après les nombreuses saisies de matériel survenues immédiatement après la sortie du décret, nous constatons il est vrai moins d'affaires du même genre. Cependant nous ne pouvons pas affirmer que le nombre de free a baissé.

La réalité de la situation est que le mouvement redevient en parti underground (pas de flyers, pas d'infoline, que du bouche à oreille). Le public est certes moins nombreux mais les fêtes existent toujours. Par exemple dernièrement une teuf annoncée depuis longtemps a dû avoir lieu en Belgique pour espérer ne pas se faire saisir; le même week-end une free de dernière minute s'est déroulée près de Paris sans aucun incident ni problème!

Tout ça pour dire que la situation n'a pas vraiment changé par rapport à avant : les organisateurs prennent toujours des risques et sont juste un peu plus dans le colimateur, certes, mais il faut dire que la police avait de moins en moins de mal à intervenir en amont (flys, info, convois de camions archi-repérés...). Et s'il y a plus de saisies c'est peut être aussi qu'il y a plus de teufs et que certaines ont moins de chance que d'autres.

L'Idéaliste : Est-il encore possible d'organiser un événement techno hors des circuits commerciaux reconnus ?

Techno+ : Soyons clair dès à présent : les free parties ont toujours été illégales et n'ont jamais été soutenues par les pouvoirs publics! Rappelons qu'historiquement les free sont nées en France à la fois de l'arrivée des sons anglais mais aussi de la circulaire du ministère de l'intérieur interdisant les raves qui étaient alors des soirées payantes autorisées dans des lieux insolites sur fond techno. Ces fêtes ont continué à avoir lieu sans autorisations d'où les free parties.

Aujourd'hui, face au succès des free l'Etat revient en quelques sorte sur son interdiction et veut obliger les organisateurs à demander une autorisation, bref à faire des raves!

L'Idéaliste : Les organisateurs qui s'engagent auprès des préfets dans les démarches recommandées par le décret Vaillant parviennent-ils à mettre en place leurs projets? A-t-on constaté des abus des pouvoirs publics (préfets, maires...) envers les organisateurs ayant accepté "l'engagement de bonnes pratiques" ?

Techno+ : Depuis un an que les organisateurs sont encouragés à demander l'autorisation, Lionel Pourteau, sociologue et activiste free, a suivi plusieurs de ces demandes et sur 29, seulement 2 ont abouti! Les conditions réclamées par la loi sont incompatibles avec une pratique festive amateur telle que l'idéalise la free mais concrètement tout le monde sait que les moyens de certains sound systems sont ceux de professionnels du spectacle, et pour cause beaucoup travaillent dans ce domaine. A notre connaissance, aucun son n'a signé "l'engagement de bonnes pratiques" du décret mais ceux qui ont tenté de le respecter n'ont pas été plus aidé.

Nous pensons qu'il est possible, dans le cadre du décret, de créer une scène alternative vraiment intéressante mais il faudra le temps que l'idée mûrisse pour y arriver et surtout que l'image du mouvement s'améliore car à l'heure actuelle, faire une soirée techno même officielle n'est pas des plus facile tant le mouvement est associé à la drogue et à l'insécurité.

L'Idéaliste : Estimez-vous qu'une part importante de l'esprit techno a été détruite par ce décret ou le mouvement arrive-t-il à muter suffisamment vite, à trouver de nouvelles formes pour survivre?

Techno+ : La vraie question est celle de l'ampleur du mouvement "free party" (et non mouvement "techno"). Celui-ci n'a cessé de grandir jusqu'à l'année dernière avec le mémorable tekni-ville de Florac en août dernier avec ses 30 000 participants venus s'amuser. A ces chiffres record s'opposent ceux, ridicules, des manifestations politiques du mouvement contre les amendements Vaillant, Mariani, le décret...

La conclusion de ceci est que la nature même des free party (gratuité, tolérance, autogestion...) a séduit rapidement le public à partir du moment où il a eu connaissance de ce type de fêtes car elles représentent une vraie alternative aux soirées pré-formatées (capacité limitée, heure de fermeture, videurs...) des usines de loisir qui veulent rendre marchand un temps fait pour se détendre. Mais maintenant que fait le consommateur de loisir lambda? Comme toujours il choisit parmi les offres qui se présentent à lui et dont la free ne fait plus partie car secrète à nouveau.

Là où ça se complique depuis la loi et son application, est qu'une partie des free parteux (et des plus actifs!) ont décidés de se reconvertir. Le succès des teufs a généré son propre star system qui peut désormais compter sur un public fidèle qui les suivra dans leurs soirées payantes et intégrant ainsi rapidement la scène la plus commerciale de la techno tout en concédant quelques apparitions ponctuelles en free pour leur image auprès du public ou en souvenir du bon vieux temps.

Mais l'essence de la teuf réside tout de même dans l'amateurisme que le cadre actuel rejette complètement. Des solutions vont naître prochainement et nous nous posons nous-même la question des formes qu'elles prendront.

L'Idéaliste : Etiez-vous au Teknival de mai et comment s'est-il déroulé ?

Techno+ : Le dernier Teknival était pour nous un évènement très important car il allait nous permettre de voir comment les sons allaient réagir à la loi. Commençons par rappeler que ce Teknival n'a pas été flyé et que l'infoline ne donnait qu'un rendez-vous sur Paris, et que par conséquent c'est le bouche à oreille qui a fait venir 15 000 personnes sur le site le samedi.

L'Idéaliste : L'ambiance était-elle différente des années précédentes, plus tendue? Combien de sons ont été saisis? Des ravers ou des organisateurs sont-ils arrêtés en plus grand nombre? Les peines sont-elles plus lourdes ?

Techno+ : L'ambiance étant vraiment bonne, beaucoup d'anciens du mouvement étaient présents, une autogestion exemplaire à tous les niveaux. Au final, aucun son n'a été saisi et pas d'omniprésence policière ni de pression sur le Tekos. Il est facile de dire cela avec le recul, car sur le moment personne ne savait comment cela allait se passer.

Du coup les sons qui avaient le plus de matériel sont partis lundi pour échapper à une éventuelle saisie alors que d'autres arrivaient le même jour pour rester jusqu'au mercredi!

Ces allées et venues peuvent paraître anodines mais en fait elles définissent bien les chemins que vont prendre les sons les prochains mois : ceux qui vont limiter la casse en respectant les règles fixées, voir en se professionnalisant et ceux qui restent fidèles à l'esprit free coûte que coûte.

L'Idéaliste : Le mouvement techno semble moins actif dans sa défense depuis les dernières manifestations de 2001. A votre avis, pourquoi? Y a-t-il une solution politique envisageable ou est-il trop tard maintenant que le décret est passé? Quelle est aujourd'hui la position de l'état vis à vis du mouvement techno? Est-il considéré comme un mouvement culturel, est-il pris au sérieux autrement qu'à travers des mesures sécuritaires, y a-t-il une médiation?

Techno+ : Le mouvement a tenté de faire quelque chose avant qu'il ne soit trop tard mais en vain, la loi est là. La free party rejoint donc le long cortège du militantisme pour faire changer la loi. Rappelons que Techno+ dénonce par son action la loi de 1970 sur les stupéfiants qui criminalise l'usager et nous ne sommes pas les premiers. Depuis 30 ans des collectifs se battent pour ça, la jeunesse peut-elle en faire autant pour s'amuser, certainement pas, il faut aller de l'avant.

Le discours semble bloquer en ce moment mais il va reprendre avec l'Etat. Pour la petite histoire, un politique à qui nous expliquions le principe de la free party et ses valeurs a coupé court à la conversation en rétorquant que ce type de fête n'était pas socialement égalitaire car seuls ceux qui avaient une voiture pouvait y participer! On a eu beau lui expliquer que l'exil des soirées n'était pas un choix des organisateurs mais une nécessité pour leur subsistance, rien à faire.

L'Idéaliste : L'article 3 du décret Vaillant prévoit de déclarer: "les dispositions prévues pour garantir la sécurité et la santé des participants", est-ce que les associations comme Techno+ sont reconnues dans ce cadre?

Techno+ : Le décret est une chose, l'interprétation que l'on en fait en est une autre. Par exemple plusieurs fois des organisateurs nous ont contacté le jour même pour intervenir dans une de leur soirée parce que sans notre présence ils n'avaient pas l'autorisation. Or nous ne pouvons improviser une action sanitaire en une heure et ça les préfets et les maires qui fixent les conditions le savent très bien.

D'autre part, une récente interprétation du décret est que doivent être présents lors d'une soirée un acteur de prévention (nous en faisons partie) et un acteur médical (médecin du monde, croix rouge...). En ce sens nous allons faire une intervention le dernier week-end de juin.

L'Idéaliste : Constatez-vous une volonté de l'état de réduire au silence des associations de réduction des risques telles que la vôtre? Vos récents problèmes financiers découlent-ils de cette crise actuelle? Comment peut-on vous aider?

Techno+ : Concernant nos problèmes financiers, ils sont plus dus à l'étiquette techno qu'à celle de la réduction des risque même si certains peuvent vouloir faire d'une pierre 2 coups. En tant qu'association issue du mouvement et constituée d'acteurs du mouvement il est normal que quand celui-ci trinque nous buvions la tasse avec lui. Nous passons certes une période difficile financièrement qui remet en cause nos acquis pratiques (notre local, des salariés...) mais notre travail est avant tout bénévole et nous restons motivés.

Bref, pour résumer tout ça, le mouvement free change et le succès qu'il a connu lui permet maintenant d'accéder facilement à la scène commerciale, certains commencent à suivre cette voie tandis que d'autres veulent une alternative durable à cela. Mais le contexte politique et la mauvaise image de la techno rendent les choses plus difficiles qu'il y a peu de temps. Reste à savoir si le mouvement est assez fort pour se battre à visage découvert ou au contraire s'il est nécessaire de rester underground pour exister.

Merci à Fabien Perez, vice-président de Techno+ pour avoir relayé les réponses de l'association aux questions de L'Idéaliste.


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